Extrait du journal

Ç'est fort possible, car pour négocier, il' faut au moins que les données du problème le problème de la Sàrre • aient été précisées. Or, aujourd'hui encore, elles étaient en pleine étude, en pleine cuisine préparatoire. Voilà pourquoi les gens Qui y prennent part affectent des airs cachotiers, prudents, réservés. Jamais, aux plus beaux jours, Genève ne fut pareillement mystérieux. L'affaire est grave. Sans doute s'agit-il là de la liquidation légitime d'une des dernières phases de la paix de Versailles et si le Reich veut en tirer un succès retentissant, il appartient à la France de maintenir Intact son prestige moral en ne renonçant, ni à ses devoirs ni ses droits ni à ses responsabilités. Pratiquement. la controverse se résume, pour l'instant, à cette formule liberté avant et après.. Liberté entière du- scrutin plébiscitaire en 1335 et, plus tard, liberté garantie à ceux qui se seraient prononcés dans un sens ou dans l'autre. C'est à la S. D. N. qu'incombe la tâche d'assurer cette double liberté, mais comment doit-elle s'y prendre' ? Voilà un point sur lequel, non seulement on n'est pas d'accord aujourd'hui, mais sur lequel on manque de lumière. Les intentions des parties n'ont pas été percées à jour. Du côté du-Reich, au moins, on a une indication c'est la note du Front allemand serrons' au conseil. Cette organisation, qui prétend grouper 93 des Sarrois. se plaint de la partialité de la police instituée par la commission de gouvernement et assure qu'elle seule est en état de garantir la sincérité des votes. Autant dire que-le plébiscite devrait se faire d'ores et déjà sous le signe de la croix gammée. Cette solution n'est évidemment pas à retenir. Quant aux autres, elles tardent à se manifester....