Extrait du journal

Ce qui me la rendait plus affreuse, c'est que, deux jours auparavant, j'avais traversé le Rhin pour voir la bête dans son. propre repaire. J'avais trouvé un paysage intact, plein de femmes grasses, d'enfants et de bétail, des champs cultivés jusqu'au bord de la route, les cheminées d'usines fumantes, et, de tous côtés, les trains chargés de marchandises. Les maisons, à deux étages, à poutres apparentes, chacune dans son jardin tranquille, étaient bien celles que flush dessinait autrefois dans ses caricatures. Toute cette terre plate, graisseuse, cultivée, bourdonnait du contentement de sa paix et de sa sécurité. Lorsqu'on savait qu'il n'y a pas un seul trou d'obus sur la terre des Huns, on sentait que bientôt (s'il n'a déjà commencé à le faire), le Tout-Puissant s'occuperait d'un monde qui a refusé la justice au monde. Peut-on s'étonner, alors, qu'après l'acceptation d'une telle iniquité, toutes les forces de mal sous le soleil se rassemblent, pour dire qu'il n'y a pas de justice du ciel à craindre ?...