Extrait du journal

Milliers de soldats de toutes armes, le torse nu, qui pansent leurs chevaux ou graissent leurs canons dans les cantonnements autour de la ville, partisans venus des campagnes en c,ulotte courte, bas blancs, les décorations de guerre piquées à la chemise brune, certains parés de la petite veste de soie brodée de fleurs paysannes, vêtus de noir jeunes hitlériennes aux nattes de gretchen, enfants hitlériens dégingandées, moines ventripotents aux figures rebondies, pasteurs secs et noirs, flanqués de leurs épouses encore plus sévères qu'eux-mêmes, fonc1 tionnaires aux casquettes superbes, marchands de toutes sortes, marins, dont les longs rubans flottent du béret sur la nuque, et encore et toujours les soldats en uniforme vert bronze et à la peau dorée par le soleil, tout cela, parmi les vieilles maisons à pignons, chantant, buvant, coupé par les défilés en musique, les voitures, les estafettes, toute l'Allemagne enfin mélangée d'opéra et d'opérette, prête à faire la kermesse ou à se lancer au combat....