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Le Matin, 16 avril 1927

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Le Matin
16 avril 1927


Extrait du journal

Le Japon a bien des raisons pour ne pas rechercher des guerres. I1 souffre de son isolement présent. Il a été éprouvé' par de terribles catastrophes. Il voit en face de lui une Chine immense que la Russie soviétique essaye d'organiser à sa manière. La présente anarchie peut être une garantie de sécurité, mais pour un temps seulement. Si l'alliance russo-chinoise se réalisait, une des premières revendications serait celle de la Manchonrie. En attendant, la guerre civile fait perdre au commerce japonais des sommes qui commencent à atteindre de douze à, quinze millions de dollars américains par mois. Ayant devant soi des intérêts immédiats si troublants et des perspectives d'avenir si alarmantes, on comprend que le Japon s'inquiète de savoir l'opinion des deux grandes puissances anglosaxonnes. Aussi se rendra-t^il- à la conférence nava.le pour faire plaisir aux républicains américains, en quête de plates-formes électorales, et pour pouvoir, dans une atmosphère favorable, mettre sur le tapis les problèmes asiatiques. Le Japon, en tout cas, ne laissera pas se créer en face Tte lui; sans lutter de toutes ses forces, un bloc hostile de plus de 550 millions de Russo-Chinois. Convaincu que la dernière conférence de Wasresponsable, du malaise asiatique, je- suis persuadé que le Japon retournera précisément à la conférence voulue par Washington pour essayer de réparer les fautes du passé. Ce sont des gens patients, que les gouvernants de Tokio. Ils veulent mettre tous les atouts dans leur jeu, sachant qu'ils auront à jouer, dans l'avenir, une redoutable partie. Au reste, comme la précédente conférence de désarmement navat ne leur avait coûté que l'alliance anglaise et ,la superbe colonie allemande de Tsingtao, leur prochaine rencontre avec les Anglo-Saxons ne pourra pas leur revenir beaucoup plus cher....

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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