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Le Matin, 16 décembre 1892

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Le Matin
16 décembre 1892


Extrait du journal

Il faut tout dire il ne se jugeait pas suffisamment armé. Le garde des sceaux avait beau livrer tous les dossiers qu'il réclamait et mettre à sa disposition, sans aucune garantie de défense, l'honneur et la considération d'une infinité de gens, M. Brisson trouvait que ce n'était pas assez. Il y avait des lacunes à son pouvoir discrétionnaire, et toute la faconde zélée de M. Gamard ne parvenait pas à.les combler. Ainsi, quand la commission avait besoin d'un papier, elle était obligée de demander qu'on le lui apportât, au lieu d'aller le prendre. Il lui fallait recourir à l'entremise d'un procureur ou d'un' commissaire de police, ou d'un fonctionnaire quelconque, enfin, dépendant du pouvoir judiciaire ou du pouvoir civil. Cette gêne était intolérable ces lenteurs étaient néfastes, et c'est pour supprimer tout ce fatras, qui chagrinait ce bon M. Gamard et entravait son œuvre de démolition de la République, qu'on avait inventé la petite machine législative sur laquelle on s'est disputé pendant toute la journée d'hier....

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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