Extrait du journal

Des flammés qui ont brûlé Jeanne, s'est échappé un esprit de lumière et de vérité qui a fini par associer dans une ouvre commune, après de longs siècles de mésintelligence, les peuples de France et d'Angleterre. Jeanne a dégagé l'idée de patrie des brumes qui l'enveloppaient encore au début du xve siècle. Elle a désigné à la France incertaine et divisée la dynastie autour de laquelle devait se constituer l'unité nationale. Elle a été la messagère des temps nouveaux. Comme l'a si bien montré M. Harotaul, qui représente aujourd'hui le gouvernement de la République aux fêtes de la canonisation, elle a, par son héroïsme et son martyre, préservé J'âme de notre pays et rendu possible la France de François Ier, de Henri IV, de Louis XIV, de la Révolution. Si elle a, en même temps, contribué à expulser l'Angleterre du continent, elle a simplement ramené nos voisins d'outre-Manche à leurs destinées naturelles et en les réconciliant, malgré eux, avec leurs traditions insulaires, elle les a elle-même préparés à devenir les maîtres de la mer. Pendant de longs siècles, les deux peuples, assis chacun sur une rive du détroit, se sont regardés avec une persistante hostilité et trop souvent ont éclaté entre eux des guerres où, du moins, ils n'ont jamais appris qu'à s'estimer davantage. Puis, !Un jour est venu où, à force de se rencontrer sur les champs de bataille, ils pe sont mieux rendu compte de la puissance que leur donnerait leur union permanente. Grandis l'un et l'autre dans l'amour et la pratique de la liberté, ils ont compris tout ce qu'ils pourraient ^ensemble cour la liberté du monde, et Ils se sont tendu la main.....