Extrait du journal

Et Crispi évoque les heures de jeuaesse et d'exil, son séjour à Londres, à Paris, les heures de lutte. Quelques regrets se mêlent à ces souvenirs. c'est si beau la jeunesse 1 et, malgré le dur labeur quotidien, c'étaitsi gai, si passionnel, si émouvant, ce Paris L'entretien s'est poursuivi quelque temps; sur ce ton d'aimable causerie nii chez l'un, ni chez l'autre des interlocuteurs, pas l'ombre de politique militante contingente, relative, pas une allusion à la triple alliance, à l'alliance franco-russe; pas une question indiscrète. Crispi, qui possède tant de tact, tant de diplomatie et qui se sait en face d'un maître de la pensée et d'un Français attentif, lui épargne même les phrases sentimentales et les « boniments » dont il émaille quelquefois ses discours, ses dialogues familiers et ses apparentes confidences aux jeunes correspondants français et étrangers trop heureux de l'interviewer. Il ne pouvait fournir à Emile Zola une plus grande preuve de sympathie, de respect pour son caractère....