Extrait du journal

LES JULES GUÉRIN On a un faible, en France, pour les gens qui défendent leurs idées, bonnes ou mauvaises, jusqu'au sacrifice de leur fortune, de leur liberté ou de leur vie. Nous honorons même quelques « grands hommes » qui n'ont pas eu d'autre mérite. Ils n'ont rendu aucun service à leurs contemporains, souvent ils les ont égarés dans de mauvaises routes mais ils ont prouvé leur sincérité en souffrant sans se plaindre des revers de leur cause, et cela suffit pour qu'ils aient une auréole. J'ai entendu un jour un écrivain qui se vantait d'être à la fois le plus audacieux réformateur d'abus et le plus respectueux observateur de la loi, tant qu'elle n'est point refaite, recommander à ses collaborateurs de ne jamais attaquer le vieux Blanqui...