Extrait du journal

On peut se demander, en somme, à quoi sert le règlement de la Chambre, puis qu'on n'en applique pas les dispositions. Le règlement, autant qu'onsàçhe, ne permet pas les injureif'lt on peut 'pro férer, soit à la tribune, soit dans l'hémicycle, les injures les plus inohles et les plus grossières, sans qu'intervienne jamais aucune sanction. Le règlement spécifie, dans certains cas, que le temps de parole est limité pour les orateurs. Et les orateurs peuvent, selon leur gré, doubler, tripler ou quadrupler le temps qui leur est assigné, sans que jamais on les arrête. De même, ils peuvent abor der à la tribune tous les sujets, même ceux qui n'ont aucun rapport avec le débat en cours, sans que jamais on les rappelle à la question. On a, d'ailleurs, vu ces jours der niers, un député demander la parole pour un rappel au règlement ; puis, monté à la tribune, il a tranquillement parlé de tout autre chose et violé délibérément le règle ment qu'il invoquait, sans soulever la moindre protestation. Le règlement prévoit des sanctions, depuis le rappel à l'ordre jusqu'à l'exclu sion temporaire en passant par la censure. Et, jamais, quelles que soient les violences de langage, quelles que soient les provocations et les perturbations, on n'applique plus ni la censure, ni l'exclusion temporaire. Six hommes déterminés peuvent, s'ils le veu lent, empêcher toute discussion et arrêter tout débat. On parle souvent de technique : la technique qui règne au Palais-Bourbon est celle du laisser tout faire et du laisser tout dire. C'est la technique de l'anarchie......