Extrait du journal

Il y avait à Versailles, pour la solennité, tout le monde et tous les mondes. Sur le pavé de là ville du Grand Roi, qui servait bien le plus abominable pavé du monde s'il n'y avait celui de Cordoue, les automobiles mugissantes avaient, pêle-mêle avec les trains électriques et quelques fiacres étiques, déversé tout ce que Paris renferme de gens voulant voir et se faire voir. Cette foule venait s'engouffrer dans le restaurant des Réservoirs le restaurant des Réservoirs sur les murailles duquel s'est écrite depuis trente-six ans une partie de l'histoire de la .France. On s'écrasait jusque dans lés offices, jusque dans la cuisine. Coup d'oeil bizarre et amusant un peu la tour de Babel ouverte à tous venants.' L'aristocratie tenait, comine. il convient, le haut de la salle il y avait là les silhouettes blorides' des Castellane et les profils de tous les ducs et comtes de notre parlementarisme. -La démoe^ie ne commençait que dans les petits coins, avec M. Léon Bourgeois et M. Vallé, qui avaient marié ensemble leur tranquillité, faite chez l'un de philosophie et chez l'autre de résignation. Quant au radicalisme, il était relégué en de lointains cabinets particuliers, à travers l'entrebâillement desquels on- voyait se profilec timidement la face rubiconde de M. Salis ou celle grisâtre de M. Delpech. Le socialisme et la délégation des,gauches avaient élu, domicile dehors je veux dire à l'hôtel de la Chasse Il y avait là aussi deux ou trois ministres qui faisaient queue c'est étonnant comme en un jour pareil on prête peu d'attention à un ministre et M. Alfred Capus, qui s'enquérait si l'on n'avait pas apporté des fleurs pour une de nos plus aimables ministresses....