Extrait du journal
Amicale discussion. Bref marchandage. L'armée américaine est si désireuse de se défaire de ses stocks qu'elle les laissera à 407.341.145: dollars. Et elle ne demande pas qu'on paye comptant. Tope là Marché fait. L'Etat français signe trois billets à ordre, qui, viendront à échéance les 1er août 1929, 9 mai et 5 juilfet Î930. Il signe, en outre, la promesse de paver tous les six mois les intérêts h 5 de sa'dette. Et il prend possession des stocks. L'affaire est bonne, car les stocks ne comprennent que du matériel de bonne qualité, tout flambant neuf, et car ils valent indubitablement plus de 407.341.145 dollars. Bravol Bravissimol Réjouissons-nous! Non, ne nous réjouissons pas. Car l'Etat français est le dernier et le plus maladroit des commerçants. Il comimence par revendre ses stocks et dans quel désordre! et avec quelle incurie l Au lieu de gagner dessus, il y perd. Mais ce c'est encore rien. Il y a mieux. Nous avons dit qu'il a signé trois bouts de papier, comportant trois payements aux dates des 1" août 1929, 9 mai et 5 juillet 1930. Nous avons dit aussi que d'ici la, chaque semestre, il acquitterait les intérêts à 5 Or, c'est bien entendu de dollars qu'il s'agit, en capital comme en intérêts. Et ce dollar varie de prix avec le change. En 1919, ïl valait 8 francs en moyenne; aujourd'hui, il en vaut 23.Chaque commerçant sait cela,. Aussi chaque commerçant ayant des payements à faire au dehors, en temps de variation de change, se « couvre-t-il D'abord, il 'se:constitue d'avance une certaine réserve de devises étrangères; ensuite, il sûr le change. Mais l'Etat français, lui, quand il commercé, ne fait rien comme les commerçants ordinaires. Il ne s'est (pas constitué la plus petite réserve de dollars et il a, en quelques mois, dilapidé tout ses stocks de marchandises à un prix qui était à peu près le tiers des prix d'aujourd'hui et qui ne tenait pas le moindre compte d'une hausse possible du coût de la vie, ni d'une hausse possible du dollar....
À propos
Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».
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