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Le Matin, 19 mars 1917

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Le Matin
19 mars 1917


Extrait du journal

Celui-ci, à vrai dire, a, depuis plusieurs semaines, pris ses précautions-pour laisser entendre qu'il abandonnait volontairement un certain nombre de ses positions avancées. Il a d'abord invoqué, pour excuser cette retraite, l'état du terrain, rendu intenable par la boue.- Il a ensuite fait état de certaines nécessités d'ordre tactique. Mais il a toujours assuré que les lignes nouvelles sur lesquelles il se retirait étaient inexpugnables et que sa manœuvre, résultant d'un plan méthodique' et concerté, ne pouvait en aucun cas apporter de modifications à la situation militaire des armées en présence. Nous avons toujours considéré, quant à nous, que ces affirmations étaient loin de répondre à la vérité 'et que si les Allemands laissaient les alliés occuper non seulement des tranchées, mais des positions entières que jusqu'ici ils défendaient avec acharnement et pour la possession desquelles ils ont dépensé sans compter le sang de leurs soldats et leurs munitions, c'est qu'ils y étaient obligés par une'force supérieure. Cette force, c'étaIt l'ascendant irrésistible que les alliés ont pris sur eux, tant au point de vne matériel qu'au point de vue moral. Retraite foncée...

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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