Extrait du journal

Il eût fallu être aveugle ces jours-ci pour ne point s'apercevoir que l'inquiétude régnait dans la population flottante de la capitale provisoire de la France. Le parc était désert. Pas un seul ministre sous ses vertes frondaisons. Mais les gardes qui veillent à la porte de l'hôtel, du même nom n'ont jamais présenté les armes aussi souvent. Quand un ministre consentait à fouler le pavé des rues, c'était en effet pour se rendre chez le chef de l'Etat. Les uns arrivaient en automobile coiffés d'un chapeau mou, les autres à pied et nu-téte. Ils avaient tous le front soucieux et les yeux brillants. Les observateurs professionnels ne savaient, eux, où diriger leurs leur fut plus indispensable On *oyait des -jeunes gens écheveléscourir coudes au coups du terrain d'aviation la, gare et de la-gare à l'établissement thermal. Le temps due faire une courte halte à La Paix où est installé le secrétariat général à l'information et les voilà envolés vers l'hôtel des Ambassadeurs qui est le quartier général des diplomates et vers le pavillon Sévigné où'le Maréchal a beaucoup 1 reçu ces temps derniers....