Extrait du journal

Ce ne f ut pas très grave, me dit un des fonctionnaires du cabinet de la rue Royale, qui assista à toute. la scène. Des jeunes gens qui, évidemment, n'avaient rien de commun avec les anciens combattants, dont la manifestation fut d'une tenue parfaite, jetèrènt quelques étoupes enflammées par les fenêtres du rez-dechaussée et, comme elles tombèrent dans un local rempli de papiers, il y eut un commencement d'incendie rapidement éteint. Un peu plus sérieux fut l'essai d'enîoncement de la grande porte donnant sur la rue Royale, mais un incident, qu'on n'a pas relaté, montre. que les tumultueux assaillants n'étaient tout de même pas de dangereux émeutiers. Au bruit fait par les coups donnés contre la porte fermée, l'amiral Darlan, chef du cabinet militaire, et le capitaine de vaisseau Féiiàrd," son adjoint, accoururent. Le commandant Fénard est en uniforme. Très calme, il donne l'ordre d'ouvrir toute grande la porte, qui va céder sous la poussée. Dès qu'elle est ouverte, il se trouve seul en présence des manifestants et leur dit...