Extrait du journal

Lit voilà, à quels moyens en était arrivée la coterie cléricale de l'état-major: mettre en mouvement des influences étrangères pour faire échec à un ministre qui voulait être maître chez lui et commande uniquement au nom de la, France_et du gouvernement républicain. En formant le plan de ce récit, j'avais été tenté d'adopter l'ordre chronologique absolu, qui me paraissait le plus normal à suivre. Mais j'ai dû me rendre compte qu'en procédant ainsi, je n'aurais présenté au lecteur qu'un amalgame confus et heurté de faits disparates et sans lien visible, dont la diversité et le chaos l'eussent bientôt rebuté. C'est pourquoi j'ai pris le parti d'épuiser, tout au moins par période, cha,cun des sujets que j'aurais à traiter, sans tenir compte des pointes en avant auxquelles ils m'obligeraient, ni des faits ou des actes qui leur furent immédiatement contemporains, et sur lesquels il me sera toujours loisible de revenir. C'est ainsi que l'exposé de mes démêlés avec l'état-major et certains grands chefs réactionnaires va me conduire jusque vers la fin du mois de juillet sans que j'aie pu mentionner les actes divers que, conformément au programme que je m'étais tracé en entrant au ministère, je pus accomplir ou engager pendant mes deux premiers mois de pouvoir. Voici les principaux d'entre eux, dont je reparlerai bientôt en détail, en raison de leur importance, qu'il s'agisse du rôle social de l'officier ou de l'organisation de l'armée...