Extrait du journal

Rappelez-vous l'impression que nous éprouvâmes, il y a deux ou trois mois, !:L. quand nous apprîmes qu'un jeune médecin voulait absolument, par amour de.la science, qu'un de ses confrères lui inoculât la tuberculose. Ce fut un cri de stupeur et d'admiration. M. Paul Garnaùlt poursuivait un but louable. Il désirait confondre l'olympienne assurance de M. Koch et démontrer, à l'aide d'arguments irréfutables, que le mal se pouvait transmettre des animaux à l'homme et qu'il fallait prendre, pour le conjurer, des' mesures énergiques. Tandis que M. Koch s'endormait dans un coupable optimisme, M. Garnault signalait le danger et fonçait droit sur lui; impétueusement, en fier paladin. Le beau rôle appartenait à M. Garnault. Et ce qui contribuait à accroître notre i estime, c'est que ni M. Koch ni M. Roux ne consentaient à pratiquer sur sa personne la redoutable inoculation, la jugeant trop périlleuse et craignant d'encourir le reproche d'homicide par imprudence,...