Extrait du journal
C'est que -la- France, "voyant clair, cette fpis-ci, dan3 son destin colonial, a joué 'sa chance sur Casablanca et que, les jours passant, la prévision se confirme, le succès apparaît ,portée de la main. Ces architectures de toute sorte et de toute. taille. ces chantiers où s'industrjë un peuple d'ouvriens, ces rues animées du flot des passants, cent kilomètres de rues en 1921 pour dix kilomètres err 1914, ces^ quais, ces bassins maritimes, dont la plus' audacfeuse des digues aura, dans deux ans, au prix d'un labeur que les nuits n'arrêtent pas, défendu complètement l'entrée, tout cela, toute cette énergie, j'allais dire tout ce paroxysme, n'est-ce pas le témoignage que notre aptitude nationale reste à la hauteur des plus grandes entreprises et sait parfaitement s'exercer dans le sens de nos iñ térèts ? Retardai aires, utopistes, rêveurs, les Français ? Leurs détracteurs, s'ils venaient y voir, les accuseraient plutôt, je crois, d'être devenus, à Casablanca, trop Américains, « Américain dans le sens où j'écris ce mot, s'entendant d'un entrepreneur qui construirait sa ligne de tramways Savant la ville que cette ligne doit desservir. Mais, ici, la ville existe Elle sort de terre avec une hâte qui fait songer au zèle des maçons de San-Francisco relevant leur cité au lendemain du cataclysme de 1908. Et, de loin, Casablanca s'annonce aux navires comme une immense tache blanche sur la dune où nous avons fondé notre espoir. L'acte d'Algésiras est périmé L'acte d'Algésiras, tout parsemé d'embûches et de restrictions, texte d'inspiration et de tendance nettement germaniques, porte la signature de plusieurs puissances aujourd'hui défaillantes. H- nous imposait de loucdes servitudes. La guerre a passé là-dessus. C'est à nous seuls-que va mainsommes partis -de zéro. Tout ce qui existe de° moderne est notre oeuvre. Fixés dans un pays où la récolte peut mûrir deux fois l'an, où toute une nation se courbe sur la glèbe ou pousse devant elle l'armée de ses troupeaux; nous dotons ce pays du débouché maritime qui lui manquait, nous créons entre lui et nous le lien de l'intérêt commun, sahs lequel resterait toujours fragile la contrainte des armes....
À propos
Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».
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