Extrait du journal

Nous avions voulu, au nom du cornue France-Italie, une réunion préparatoire, intime, et officieuse. Les délégations, venues pour nous saluer sur les quais des gares de Turin et de Milan, nous révélèrent, dès les premiers contacts, un état de rame italienne dont nos projets recevraient une inévitable transformation. Le choix et te nombre des délégués accourus à la villa d'Este confie-_ mèrent cette impression.- Sous la pré sidence et la ferme direction de l'illustre Luzzatti, des anciens ministres, des sénateurs et des députés, des représentants des chambres de commerce, des notabilités nationales nous attendaient pour faire fête à la France. Aucun peursonnage officiel la conférence conservait, par la volonté commune des deux délégations, la liberté d'une réunion privée. Mais de tels hôtes, et en si grand nombre, en changeaient le caractère. Nous voulions préparer un acte. L'acte, dès notre arrivée, s'offrait à nos yeux ravis et à nos cœurs émus. Venus en ainis. nous étions reçus en frères, en famille. La pression des mains et l'accent des mots avaient une cordialité si particulière, si spontanée, si sincère. que nous nous sentions en présence d'un événement qui dépassait notre comité et nos- personnes. L'Italie et la France, divisées par de fâcheux malentenrlus, se retrouvaient dans la communauté des souvenirs illustres et des glorieuses espérances....