Extrait du journal

Donc, le débarquement a lieu. Le moins qu'on puisse dire est que ce ne serâ pas pour les débarqués une partie de plaisir. Cette fois, pas de généraux ou de gouverneurs français complaisants qui leur ouvriront ports et portes pas de souverain et de ministres traitres ayant au préalable négocié la livraison du pays pas de soldats alliés pour lever la crosse en l'air et laisser passer l'envahisseur. Il faudra se battre et se battre durement contre un adversaire qui ne se laissera prendre ni par la trahison, ni par l'imprévoyance. Il faudra se battre plus durement que dans les Apennins, où sept divisions allemandes tiennent en r»snect trois fois autant de divisions anglo-américaines et où la oéfense a dû être improvisée. Supposons encore que les envahisseurs puissent se maintenir. Toute un région sera ravagée, mise à feu et à sang. Où donc là-dedans sera la « libération » qu'escomptent un certain nombre de nos malheureux compatriotes ? Est-ce que l'Italie du Sud et la Sicile, qui se débattent actuellement dans la plus effroyable misère anarchique, sont « libérées »? Est-ce que l'Algérie, qui est dix fois plus malheureuse qu'elle ne l'était sous le gouvernement du Maréchal, est « Ubérée Il ,? Est-ce que les Anglais, dans cette guerre comme dans les autres ont libéré un pays quelconque ? Est-ce que, les uns après les autres, Polonais, Yougoslaves. Grecs, ils n'ont pas abandonné tous les pays auxquels ils avaient promis la libération » ? Et est-ce que le maréchal Smuts, parlant à Westminster, siège du parlement britannique, n'a pas signifié que « la France était morte et resterait morte » ?...