Extrait du journal

Sur la- proposition de M. Joseph Fabre, alors sénateur de l'Aveyron, le Sénat a voté, voici près de vingt ans, la fête nationale de Jeanne d'Arc. La Chambre, saisie de cette décision, nomma une commission, en grande majorité favorable (8 voix contre 3), qui me fit l'honneur de m'élire président. Le gouvernement,' à la tête duquel était M' Clemenceau, adhérait à la proposition. Des circonstances dont nous ne fûmes pas les maîtres, nous obligèrent à nous ajourner. Quelques-uns de nos collègues proposaient de fêter Valmy. A mon avis, les deux propositions pouvaient parfaitement se concilier, au lieu de s'opposer l'une à l'autre; Ceci me.rappelle une idée jadis émise'par le savant et regretté Letrain. A l'exemple des fêtes établies chez les peuples de l'antiquité, il demandait. l'institution d'une, graphe J'èla.ay prjntemps et d'une autre à l'automne. Eh bien, ne senible-t-il pas que la fête de Jeanne d'Arc, dans les premiers jours de mai, à l'anniversaire de la délivrance d'Orléans, et le 20'septembre, la fête de Valmy, auraient rempli parfaitement ce programme ? Quelle unité dans nos trois fêles. le 8 mai, une fille du pnuplecommence la libération de la patrie (les fleurs) le 14 juillet, dans cette patrie française que Jeanne d'Arc a recréée, le peuple ouvre.à l'humanité une ère nouvelle de liberté, d'émancipation et de justice (les moissons), et le 20 septembre, à Valmy, les volontaires de la Révolution, fils de paysans comme Jeanne d'Arc, repoussent l'ennemi et sauvent du même coup la France et les conquêtes, de 89'(les vendanges)....