Extrait du journal

C'est sur l'Angleterre, pays insulaire et colonial, par suite essentiellement maritime, que le développement de l'aviation devait avoir la plus forte influence. Les ponts aériens menacent son splendide isolement davantage qu'un tunnel sous la Manche, et les avions seraient aussi dangereux que les sous-marins pour ses nombreuses communications maritimes. Pendant la guerre, la Grande-Bretagne avait fait un gros effort pour son aviation militaire. Elle ne le continua que dans le domaine de l'aérônautique navale où, grâce à sa pratique de la mer, elle construisit la première des hydravions remarquables. H a fallu le réarmement allemand et les déclarations du général Goering pour réveiller l'empire britannique. Il a voulu limiter le danger en négociant et conclure un pacte aérien, comme il venait .de le faire du côté naval, mais ses propositions n'eurent aucun succès. Il se décida alors à un accroissement rapide de la Royal Air Force. Les conséquences du conflit italo-éthiopien accélérèrent ces projets et aboutirent à un plan général de réarmement présenté par un Livre Blanc il y a deux mois. Nos voisins veulent posséder une aviation aussi puissante que la plus forte du monde. Pour réaliser un semblable programme il faut avoir des éléments de comparaison au départ et connaître les projets et possibilités des rivaux. Ce n'est pas chose facile en 1935, Ia Russie prétendait avoir 3.050 avions, tandis que les statistiques de l'annuaire militaire de la Société des nations n'en donnaient que 1.667 à la France, 1.201 à l'Italie, 1.050 à l'Angleterre. Bien entendu, aucun chiffre n'était fourni par l'Allemagne, puisque, dé par les traités, elle ne devait pas posséder d'aviation militaire....