Extrait du journal

La fête romaine des Saturnales, qui était également une fête de la nouvelle année, célébrée du 17 au 21 décembre, avait été, comme celle delà Naissance du Soleil, absorbée par l'Eglise romaine dans sa fête de Noël, et elle avait si bien réussi que la licence des saturnales se perpétua longtemps à ce jour. Jusqu'au dix-septième siècle, les Anglais élurent un lord du Désordre, les Ecossais un abbé de Déraison dontl'autorité finissait à la Chandeleur. La coutume des étrennes, vainement combattue par les évêques, a été transférée au janvier. Cependant, il en subsiste quelque chose au jour où on les donnait jadis, et ceux qui ne sont pas assez fortunés pour les dédoubler préfèrent souvent les offrir à Noël. La tradition est encore, comme chez les Celtes et les Germains, de les offrir avec quelque mystère ils les jetaient dans la maison en se dissimulant ou bien les passaient la nuit par-dessus la porte. Aujourd'hui, on conte aux enfants qu'elles sont apportées par la cheminée. C'est de nos ancêtres sauvages d'Europe que nous viennent la plupart des coutumes de Noël. La fête de Joël ou Yule, en l'honneur du dieu solaire Fro, était la grande fête germanique; elle durait douze jours à partir du solstice d'hiver; dans notre calendrier, Noël et l'Epiphanie en marquent le début et le terme. On proclamait alors la paix universelle. Les dieux eux-mêmes en donnaient le signal; ils descendaient parmi les hommes, visiteurs invisibles et bienfaisants. Les villageois s'assemblaient et festoyaient en commun....