Extrait du journal

Rome, 22 décembre. Téléph. Matin. Il serait vain de dissimuler que la nomination de M. Eden à la tête du Foreign Office a produit ici- l'impression la plus fâcheuse impression qui touche à la consternation. Connue tard dans la' soirée par l'agence officielle italienne, .la nouvelle s'est répandue' comme une traînée dé poudre et, si elle n'a pu encore donner lieu à des commentaires gouvernementaux, elle est dès maintenant le sujet de toutes les conversations. Venant en conclusion d'une période tendue, le choix de M. Eden, par le gouvernement britannique,1, pour occuper lé poste le plus périlleux de Londres, fait, pour parler franc, augurer le pire. L'ex-ministre des affaires de la S. D. N., qui est venu à Rome cet été, a laissé ici des souvenirs regrettables que ses activités genevoises n'ont pu qu'amplifier.. L'impression première est, au vrai, si mauvaise que l'opinion des italiens moyens se refuse à croire que rien né puisse atténuer ce nouveau danger. Aussi, entend-on ce soir des observateurs qualifiés émettre l'hypothèse nue M. Eden a pu s'assagir depris sa dernière apparition à Genève et que sa présence à la tête des services du Foreign Office pourrait, au contraire, être un élément modérateur dans le différend anglo-italien. Si, par les premières manifestations de sa politique, le nouveau secrétaire d'Etat au Foreign Office vient'détruire cet espoir, il faudra, sans doute, compter désormais avec une !.Italie fortement butée....