Extrait du journal

Il est en tout cas mflnimtent probable que les canonnades formidables de la guerre actuelle doivent être dans des rir«»stances favorables entendues beaucoup plus loin qu'à kilomètres. Il ÿ a à cela deux raisons. D'abord la déflagration de la poudre dans les grosses pièces modernes est beaucoup plus puissante que naguère dans les canons de Mayence et d'Anvers, et c'est elle qui, arrivant à la bouche du canon, produit, en ébranlant tair, le martial fracas célébré par la Carmagnole. Ensuite et surtout, certaines conditions météorologiques multiplient parfois d'une façon étonnante la portée ordinaire des sons. C'est ainsi que le célèbre physicien Tyndafl a constaté naguère que le son d'un même canon tiré sur la côte anglaise portait an maximum, suivant le temps, à 3 kilomètres ou à 21 kilomètres sept fois plus loin L'intensité du son variant comme le carré de la distance, il s'ensuit que Fétat de l'atmosphère peut rendre un son donné à peu près cinquante fois plus grand ou plus petit. La principale raison de ces variations est le vent le vent emporte te son lorsqu'il va dans le même sens bu ralentit sa vitesse lorsqu'il .chemine à l'opposé. Mais le vent généralement augmente avec la hauteur il s'ensuit que les rayons sonores, si rose ainsi dire, vont plus vite dans leur partie supérieure que près du sol. Et alors, de même qu'un attelage tiré par deux chevaux de vitesses inégales tourne dans le sens du moins rapide, le son est ramené vers le sol par le vent lorsque celai-ci est de même sens. L'oreille reçoit ainsi plus d'ondes sonores qu'elle n'en recevrait sans cela. Avec un vent contraire, les ondes sonores sont au contraire dispersées vers le ciel, envoyées en Fair dès leur départ, et il n'en parvient guère à l'oreille....