Extrait du journal

Ces derniers mois, notamment, vous avez acquis un certain nombre d'avantages que vous voulez très naturellement conserver. Or, vous ne les conserverez qu'autant que la France sera assez forte pour vous les maintenir. De même que les idées de liberté qui sont communes à tous les Français ne seront assurées de durer qu'autant que la France se montrera forte, vivace, heureuse dans ses entreprises. Vous ne les conserverez, ces avantages matériels et moraux, qu'autant que nous pourrons prouver par les faits, à nous-mêmes et au monde entier, que l'audace en matière sociale et que la liberté en matière de gouvernement n empêchent pas d'accomplir des oeuvres de premier ordre. Cette épreuve de la concurrence internationale qu'aucune force ne peut vous éviter, c'est elle qui se dresse devant vous dans la prochaine exposition. Il n y aura pas à ruser avec elle, ni à chicaner sur les responsabilités. Son résultat jugera les systèmes en présence dans les divs» 'pays en même temps que les hommes des divers pays. Et vous ne pouvez pas vous résigner à voir la France dépassée et humiliée sur son propre sol, dans sa capitale, dans un concours pacifique dont le retentissement sera immense pour nous, en bien ou en mal. Vous ne le pouvez pas comme Français, vous ne le pouvez pas non plus comme ouvriers. Vous voudrez que l'Exposition, qui peut être un triomphe français et républicain, soit prête. Et si vous le voulez, elle le sera. En attendant que la France soit < libre et heureuse...