Extrait du journal

LE S- PRÉCURSEURS J'étais sorti de chez moi d'assez bonne heure pour visiter lés églises, comme il est d'usage le vendredi saint, et tout en traversant le jardin des Tuileries, je pensais qu'après dix-huit cent quatre-vingtdouze ans écoulés, nous ne sommes guère plus avancés qu'au lendemain du jour funèbre où le fils de Dieu mourut pour assurer la paix parmi les hommes. Je dois cependant avouer que nous faisons le mal avec plus de décence et je reconnais que certains d'entre nous se préoccupent, dans une mesure restreinte, 4e cette censure intime, ignorée des anciens et qui s'appelle la conscience. Nous guerroyons mieux qu'autrefois et nous avons même perfectionné les moyens de massacrer nos semblables; mais en même temps que le fusil Lebel, nous avons découvert des procédés fort ingénieux pour soulager les blessés, et mon ami le docteur Bouloumiea créé de toutes pièces une armée qui guérit pour accompagner l'armée qui tue....