Extrait du journal

Revenons au départ des Chambres Elles s'en sont allées, laissant là le budgét sur le chantier. Je Etonnais qu'elles ne pouvaient guère faire autrement: le budget ne sera pas fini de sitôt. Avant notre départ, on nous a menés entendre dire son fait à un nommé Baudin qui, je me hâte de le dire, n'ade^commun avec notre éminent ministre qu'un rapport de parenté. L'endroit où nous allions avait été témoin; en décembre 1851, de scènes graves de désordre. Un certain nombre de députés révolutionnaires, sans respect pour l'armée, y avaient construit une barricade. Baudin»(l'ancien, l'énergùmène) avait même dit à ce sujet à un ouvrier assez patriote pour ne point vouloir se battre contre nos soldats « Tu vas voir comment on meurt pour vingt-cinq francs par jour! » Ces incidents regrettables tiennent à ce que Louis-Bonaparte, quand il a fait le coup d'Etat, avait été trop réservé, et n'avait pas fait dans Paris le déploiement de troupes nécessaire. Cette faute a été réparée dimanche dernier. Tout le quartier était occupé militairement, toutes les rues étaient barrées par des cordons infranchissables. Quant à nous, les privilégiés, les invités, on nous avait amenés entre deux lignes de cavalerie qui nous rendaient toute tentative d'évasion impossible....