Extrait du journal

Il y a quelques semaines, j'ai eu l'occasion d'étudier dans un pays voisin, et d'exposer dans ces colonnes, le fonctionnement, l'histoire et les mécomptes de l'impôt sur le revenu, espoir de M. Caillaux et terreur des contribuables. Quelques feuilles spcialistes qui n'aiment pas les enquêtes, et quelques feuilles cléricales qui n'aimaient pas l'enquêteur m'ont simultanément accablé de leur réprobation fraternelle, mais ont, par hasard, négligé d'asseoir leurs qualificatifs sur des preuves oubli d'autant plus explicable que doléances, chiffres et conclusions, j'avais touteprunté aux documents officiels, et que ̃ nos modernes réformateurs sont, en gél- néral, plus versés dans la. connaissance de l'épithète que dans la science plus Bxacte des législations comparées.. Les adjectifs ne sauraient, en tout cas, prévaloir contre les faits, et, lors même que rouges, blanches ou grises, toutes les autruches se voileraient la tête et piailleraient à l'unisson, il n'en resterait pas moins cette évidence que l'impôt sur le revenu est universellement considéré comme un fléau public, et que, assujettis ou menacés, tous les peuples se soulèvent contre son insupportable tyrannie. ̃ 'Au risque d'exciter encore la bile et la douleur de ceux qui voient moins en lui l'hypothétique aurore de la justice sociale que l'heureux prélude des confiscations futures, je me propose d'exposer ici le résultat d'une deuxième enquête, rigoureux écho, non plus des plaintes extérieures, mais de l'effroi national qui, d'un bout à l'autre de la. France, accueille le don de sinistre avènement par lequel M. Caillaux, jadis farouche adversaire de l'impôt sur le revenu, tente d'immortaliser ses variations et son règne....