Extrait du journal

Bien que je n'aie heureusement plus à craindre les brusques réveils de colère de celle qui fut ma femme devant le protocole, j'hésite encore à me souvenir des mois brefs de notre infernale union. Les feuilles allemandes ont publié, quelques jours après la mort de Marie-Henriette d'Autriche, les lettres qu'elle écrivit à son institutrice au terme de la liane rousse qui nous servit de.lune.de miel. Elle y disait déjà que son mari était un brutal, un maniaque et un débauché, et qu'elle lui ferait expier chèrement son bonheur et • se!s illusions perdus. Elle a tenu parole, etsi la vie m'a continué quelques agréments et l'amour quelques sourires, selle n'y. fut certes pour rien. Après la mort du petit duc de Hainaut, elle alla s'ensevelir dans une vieille auberge de Spa cii'eUe avait transformée en cirque et en uiéâtre.en maison mèublée pour les chevaux, les chiens et les artistes vagabonds. Je lui faisais de courtes visites où nous échangions à peine quelques propos cérémonieux. Une fois, cependant, contraint par le voeu -ridicule du public à exiger sa présence aux parades officielles, je vins en maître et parlai haut...