Extrait du journal

Ils ne pourraient pas vivre, m'expliqua mon interlocuteur, si le prix de la vie était pour eux ce qu'il est pour tout le monde mais nous nous sommes ingéniés à le faire baisser et nous y avons réussi. Nous avons acheté et constitué des stocks importants de boeuf, de lard, de margarine, de confitures que nous leur cédons à prix minime. Un kilo de bœuf leur revient, par' exemple, de 4 fr. 50 à 5 fr. 50. C'est le résultat de pourparlers qui eurent lieu entre le ministre et le syndicat. Le syndicat-réclamait un salaire minimum de 6 francs par jour. « La vie a doublé », disait-il. « Mais, répliqua le ministre, si pour vous je la fais baisser de moitié, seriez-vous satisfait ? » « Momentané-, ment, dirent les cheminots. Nous ne demandons pas des salaires pour nous amuser, nous en demandons pour manger. »...