Extrait du journal

Vous vous êtes rallié à la République, avezvous dit, faute de roi, parce que la succession de M. le comte de Chambord n'avait été réclamée publiquement par aucun prétendant, sauf par 1'imposteur Naundorg. M. le comte de Paris vient de vous donner satisfaction. Dans un langage très fier, il déclare personnifier « le principe monarchique dont le dépôt lui a été transmis par celui qui l'avaitsi noblement conservé. dique « la monarchie, traditionnelle par son principe, moderne par ses institutions. Vous avez trouvé le rqi que vous réclamiez. Qu'avez-vous à objecter?» Je plains tellement les exilés que je voudrais n'avoir ritn à objecter. La manifestation d'Eu a été si bien réglée; l'incident des petits bateaux pavoisés, le pavillon tricolore subitement hissé au grand mât de la Victoria, le cri de Vive le roi 1 » poussé par les pêcheurs et les paysans, tout cela a été si pittoresque, si dramatique, si émouvant, que j'ai regretté un moment de ne pas avoir figuré dans la pathétique démonstration des sujets et des fonctionnaires en expectative. Peut-être mon cœur aurait-il battu tout de même dans ma poitrine, comme il battait jadis dans nos assemblées royalistes; à Chambord, à Challans, devant les drapeaux blancs de" la Vendée et le clairon de la Pénissière. Mais non, la présence de M. de Charette eût contrarié mon émotion. Me souvenant'des augures romains, je n'aurais jamais osé le regarder, non pas de peur de rire (il n'y a pas de quoi rire !) mais de peur. l'avoir honte....