Extrait du journal

J'en sais quelque chose. Dès que j'ai effleuré le problème de la vie chère, j'ai reçu un gros paquet de lettres, de conseils, d'indications /• de lecteurs qui sont les plus utiles collaborateurs, d'un. journal, voulant atteindre un large public. Et ce large public est partout, sur ce point, extrêmement chatouilleux. Il n'admettra jamais et nulle part qu'il ne payé pas trop cher les articles de première nécessité. Lorsqu'on a quelque peu roulé en Europe, on ne rencontre pas de peuples contents de leur sort. Allemands, Anglais, Italiens, Suisses versent des pleurs, en évoquant la bonne période d'avant i guerre. Tous s'accordent pour envier les Français, qu'ils tiennent pour des gens privilégiés. Mais n'allez pas rapporter 'ce langage ¡ aux mécontents de France, vous 1 vous feriez sévèrement rabrouer. 'Ailleurs c'est la même chose, et j'en ai fait récemment l'expérience j en affirmant que la vie était moins chère à Bruxelles qu'à Paris et en y dccouvrant les conséquences heureuses de la stabilisation légale. Quel flot de lettres alors et n'excluant pas'l'invective...