Extrait du journal

Une telle conclusion ne doit pas être jugée paradoxale. Grâce à son intelligence, l'homme a peu à peu asservi la nature. Mais il a, ce faisant, déchainé des forces redoutables dont Il ignore souvent les effets les plus graves. Il a voulu jouir de ses découvertes, tout de suite et sans mesure, comme un enfant joue avec le premier objet qui lui tombe sous la main. L'homme a manié imprudemment les rayons X, et il b'eol donné la cancer qu'il voulait combattre. Il a bâti des usines et des moteurs sans nombre dont les exhalaisons l'asphyxient. n a préparé des drogues dont quelques-unes tuent plus qu'elles ne guérissent. Il a voulu changer sa nourriture, la rendre plus substantielle et plus délicate il a corrompu son pain, éliminé les vertus de ses céréales et de ses fruits il s'est empoisonné ou a contracté les terribles « avitaminoses Il s'est enfin organisé une vie trépidante où la vitesse et le bruit le grisent davantage tous les jours, sans se demander s'il ne détruit pas ainsi, fibre par fibre et cellule par cellule, son système nerveux surmené. Il prétend s'adapter et il ne voit pas que certaines accoutumances équivalent à la plus sournoise des intoxications. (Voir la suite en deuxième page, 1" cet.)...