Extrait du journal

Tandis que je voguais, il y a plus d'un .mois, vers l'Amérique, je me demandais, les jours graves ayant fait place aux jours tragiques, ce que serait l'accueil. Je né comptais pas revoir l'enthousiame des heures -anciennes quand, à l'appel de la France, l'Amérique répondit d'une voix d'airain. Non que son cœur fût, apaisé comme un volcan éteint. Mais, une seconde fois, pareille flamme, à moins de les brûler, ne pouvait éclairer les cœurs et les visages. Rétro uverais-je au moins en partie ces réserves de noblessé humaine, qui avaient soutenu dans le combat les fils de ce grand pays? Trouverais-je encore, sûr d'être entendu, l'émotion sacrée qui nous fut commune? Dans quel état, aux yeux des Américlins, se trouvait la France? A quelle situation l'avait réduite cette propagande impie qui va, yient, circule, monte les degrés des domiciles pour y déposer le reptile qui, de la Patagonie au Canada, nous enveloppe de ses anneaux ? Agité par ces pensées, j'arrivais à New-York. C'était New-York dans ses clameurs, dans ses fleurs, dans ses fanfares. C'était New- York, la ville penchée à travers l'Atlantique sur la France. Sentinelle avancée de l'Est américain, mêlée formidablement aux affaires du monde, sa pensée affinée par un séculaire contact connaît toutes les difficultés de FEurcpe....