Extrait du journal

Pendant les quarante-quatre annéesifc Mi ont suivi notre défaite de 1870, Paris n'a pas cessé d'être la Ville par excel• ïence, vers laquelle convergeaient de tous les coins., du monde la curiosité, d'admiration, la jalousie des peuples. Et cependant Paris était la capitale d'une nation amoindrie, vaincue, réputée décadente. Et cependant, plus pro(:110 du centre de l'Europe, une autre capitale, celle d'un peuple victorieux, s'efforçait de la surpasser en grandeur, en prestige, en rayonnement mondial. Quelques Berlinois disaient déjà « Berlin est plus beau que Pans. » Ils ne le croyaient pas eux-mêmes. L attrait de Berlin, centre de force, de scuen<-o d'ordre de travail et de richesse, lie de l'Europe; et même hors-d'Europe: mais Paris demeurait capitale du monde. Aujourd'hui, l'Allemagne «Ile-même proclame la déchéance de Berlin. Le nom de Berlin évoque l'idée du plus rude écroulement qu'aucun peuple ait jamais subi c'est le lieu où s'est -machinée la plus affreuse entreprise de 'catastrophe. C'est désormais une cité spasmodique où les groupes révolutionnaires se disputent la rue. Même quand l'ordre y sera rétabli, Berlin ne sera jamais plus ce' qu'il a été pour tant de gens avant 1914 la capitale de la victoir.e.. Tête d'un empire fondé-sur la force des armes, Berlin s'effondre moralement avec la puissanée militaire de Tandis que Paris...