Extrait du journal

-Le Matin me fait l'amitié de me demander de résumer en quelques mots la thèse d'une étude de mœurs que. je publie sur l'amour aux Etats-Unis. C'est un chapitre, et non le. moins intéressant de cette « crise de l'amour a qui sévit un: peu partout à la surface des pays civiliLorsque, il y a quelques années^. je suis allé donner de l'autre côté de l'océan cette centaine, de conférences qui a fini jde rapprocher des associations, des cercles français, éparpillés à travers les Etats-Unis, afin de forger cette fédération si vivante qui est aujourd'hui un des principaux instruments de notre influence en Amérique, nos amis d'outremer ont senti que je ne les découvrais pas. Le fait que je pouvais, à leur gré, dtnner ma causerie en français ou en anglais leur était une indication que j'avais depuis.des années suivi leur développement. Aussi bien quand on est fils 'd'armateurs havrais, 'on a une -fenêtre de sa maison ouverte sur l'Amérique. Les navires de mon père, de mon grandpère, sur lesquels j'ai joué pendant toute mon enfance, s'appelaient la Louisiane, la Caroline, le Philadelphie. Nous avions des cousins, passés depuisdes siècles au Canada, à la Nouvelle-Orléans leurs descendants y habitent encore. Chaque printemps, pendant trente années, j'ai vu s'asseoir à la table de mes parents ces couples d'amis américains, que la saison de Paris nous ramenait. Ainsi, j'ai assisté à la rapide évolution qut, en en moins d'un quart de siècle, a si prodigieusement transformé la figure de cette nation et momentanément noyé les éléments anglais,' celtiques, français, créoles, sous le flot de l'inondation allémande.....