Extrait du journal

» Quelquefois, nous restions,quarante-¡ huit heures sans avoir rien à nous met-: tre sous la dent c'était à devenir enragés. Après un jeûne semblable, il nous; est arrivé de recevoir deux caisses de biscuits pour tout le, régiment, et il était tellement-dur que je voyais, mes hommes le tremper dans l'eau boueuse du chemin avant de le porter à leur bouche. L'exaspération de l'armée mandchourienne dépasse tout ee que l'on peut imaginer contre les pouvoirs "responsables de ses souffrances. Quel que soit le sort futur des armes, on fait bien de conqu'ici. Du reste, on s'en doute. Malgré tout, bien que l'on n'ait pas fait son devoir envers l'armée, l'armée a fait'-le sien envers le pays. Elle aurait peut-être pu vaincre en tout cas, elle a su mourir. Et, si el2e continue, soyez sûr que c'est surtout pour l'amour de ses officiers. Les troupes rassemblées à la hâte, qui ne connaissent pas leurs officiers, n'offrent aucune sécurité. Mais nous autres, les officiers de la première heure, nous savions le nom de nos hommes et nous reconnaissions leur voix, lorsque, sur le champ de bataille, frappés à mort, ils nous appelaient pour leur donner le coup de grâce....