Extrait du journal

Cette question du tourisme étranger en Allemagne jette une certaine lumière sur la situation actuelle du national-socialisme, sur la contradiction qui existe entre les intérêts matériels de plusieurs pays, sinon de tous, et les parties extrêmes de la mystique hitlérienne. On sait que, depuis le printemps dernier, les pays du Reich sont administrés chacun par un statthalter, nommé par le gouvernement central. Les parlements 1 locaux sont, bien entendu, sup>̃ primés, et c'est' le statthalter qui désigne les ministres. On se rénd compte de la liberté d'action que peut avoir, dans chaque pays, un tel représentant de Hitler. Or, voici le petit manifeste que le statthalter.de Bade, M. Robert Wagner, a dû publier à l'entrée -L- £es vacances, à l'adresse des c Le pays badois vous présente ses vœux de bon accueil. Il y attache l'espoir que vous fassiez un séjour agréable dans notre beau ? pays. Conformément à la tradition hospitalière allemande, non seulement l'Industrie touristique, mais toute la population et les fonctionnaires s'empresseront, afin que tous les visiteurs sans distinction de nationalité quittent l'Allemagne avec les impresA sions les plus agréables et avec le désir d'y retourner bientôt. » ̃ Il n'y arien à dire à ce petit appel, sauf qu'il paraît assez peu en harmonie avec la politique hitlérienne. Quand il s'agit de tourisme, c'est-à-dire de commerce, le représentant de Hitler ne s'encombre ni de racisme en général ni d'antisémitisme en particulier. Et il a bien raison Mais quelles vont être les réactions du gouvernement central ? Le gouvernement central est trop averti de la. situation pour ne pas accepter ces entorses locales à sa politique. Mais. où la difficulté commence, c'est lorsqu'on lui demande d'agir, lui aussi, pour faciliter. le retour.. des étrangers dans le Reich....