Extrait du journal

les agriculteurs '« O fortunatos nimiurï! ,»>, On les trouve sans doute trop heureux, les agriculteurs de France qui s'entêtent dans leur amour pour te sol trop riches aussi. Et c'est pourquoi on veut, semblet-il, leur faire expier l'aisance provisoire dont ils ont joui pendant trois années de guerre, et que d'ailleurs ils n'avaient pas -volée, à la différence de tant de mercanHis, petits ou grands. D'où des abstentions ou des gestes également incpmpréhensibles, et qui augmentent le mécontentement général des campagnes. Voici pour les abstentions. Le gouvertement ne fait rien, par exemple, pour diminuer le prit excessif des engrais. Les superphosphates sont les engrais courants en agriculture. Ils sont '• indispensables à la terre comme le pain l'est à l'homme. Ils coûtaient 6 francs avant la guerre. Ils sont montés à 36 francs. Actuellement, ils restent à 30 Or, le commerce du blé redevenant libre à partir du ier août, le blé va baisser le pain baissera égalemenf. Et tout le monde s'en réjouira, les paysans tout les premiers. Mais si les revenus de la terre diminuent, blé, vin, pomme de .terre, haricots, etc., et si les matières fertilisantes et nécessaires restent à des prix prohibitifs, que-va-t-il se produire ? Où le paysan n'engraissera plus sa térre, qui ne donnera qu'une maigre récolte, où il ne sèmera plus de blé. Est-ce cela que. veut le gouvernement, dont l'hymne à la production chante toujours à nos oreilles désabusées ? Plus que les belles phrases, nous préférerions le moindre grain de mil. Qu'on mette le prix des engrais en accord avec le prix des denrées agricoles, et qu'on en facilite l'achat aux agriculteurs, fût-ce au prix de sacrifices qui seraient singulièrement fructueux. Sinon, les greniers français ne se rempliront plus....