Extrait du journal

Efemperear, nous dit notre interlocuteur, était pardonnez-moi l'expression dans une « forme » merveilleuse. Mais il y avait à table quelqu'un qui n'était pas en moins bonne forme que lui c'était le prince de Bülow. Il parla beaucoup et se montra étincelant de verve et d'esprit. Le kaiser, qui paraît jouir d'une excellente santé, ne se montra pas en reste de gaieté. Et ce fut un spectacle incomparable que celui de ces deux hommes, qu'on nous représente depuis des mois comme des adversaires personnels irréductibles, dialoguant affectueusement côte à ''bote à la même table, échangeant des sourires et des regards de mutuelle confiance. Comédie supérieure jouée dans un intérêt de dignité nationale devant l'étranger, dirat-on Eh bien, non, et les longues conversations que Guillaume II a eues à Kiel avec de nombreux visiteurs ne permettent pas qu'on s'y méprenne: Le ressentiment que l'empereur a pu concevoir envers un chancelier qui avait peut-être mal présenté sa défense, s'est singulièrement atténué. Il a diminué au fur et à mesure que les embarras actuels de l'Allemagne augmentaient, car l'empereur se rendait chaque jour mieux compte des service? rendus par le prince de Bûlow, des difficultés de sa tâche, et de la peine qu'il éprouverait à lui trouver un successeur....