Extrait du journal

Prenons bien garde à la manière dont nous leur parlons. Ils nous arrivent encore bout frémissants de l'effort surhumain auquel, héroïquement, ils se sont, depuis quatre mois, acharnés. Leurs regards, brillants de fièvre, que nous interrogeons avec une fraternelle tenpresse, restent comme hantés des visions tragiques dont, nuit et jour, ils se sont emplis. Leurs nerfs trépident encore de l'effroyable vacarme au milieu duquel ils ont combattu. Le silence, le vide et l'immobilité de l'air, où plus rien ne passe et ne vibre, les étonne. Ils sont comme dépaysés de ne plus entendre leur cœur battre à grands coups, d'être interrompus dans leur élan farouche, dans leur résistance sans cesse aux Tandis que, avec une simplicité joviale, ils nous content les heures de leur personnelle épopée, avec quelle admiraon nous découvrons peu à peu la libre, ftère, ardente âme française qui a inspire et maintenu leur courage 1...