Extrait du journal

La gestion de M. Porel avait été brillante, sinon très fructueuse. Par une extension du cahier des charges qui lui fut reprochée depuis, à force d'agréments cherchés à l'extérieur, par l'adjonction de la musique aux pièces, par l'engagement d'artistes en renom, il avait réussi à ramener le pu lie dans une salle déserte et à déterminer un gros courant de curiosité et d'argent. Par la création des matinées classiques, par l'invention des abonnements, il avait assuré une clientèle au théâtre. Mais, au moment même où il remettait sa démission, cette clientèle commençait à se lasser. Les moyens intelligents et extrêmes qu'il employait pour la retenir devenaient d une efficacité moins grande. Comme toujours on se plaignait d'une nouveauté qui durait trop longtemps. Si bien que, quand MM. Mark et Desbeaux obtinrentà.leur tour le privilège, ils crurent sage de renoncer à ces orchestres et à ces adaptations de pièces étrangères d'où était résulté jadis le succès. Ils continuèrent les conférences. Avec les conférences s'introduisit dano le théâtre un personnel d'orateurs, éloquents sans doute, mais esprits systématiques que leur culte du passé rendait peu favorables aux œuvres du présent. Bons conseillers dans le répertoire ancien, en maintenant la tradition classique, ils détournèrent les deux nouveaux directeurs de faire des tentatives en faveur des jeunes auteurs. C'est pour les aider en même temps qu'il honore les ancêtres, que l'Odéon, cependant, touche une subvention....