Extrait du journal

Le désastre causé par l'incendie de Marseille n'a pu être évalué sur-le-champ dans toute sa tragique étendue. Après plusieurs heures d'efforts, le feu, que l'on craignait voir s'étendre plus loin encore, a pu être maîtrisé par contre, le nombre des victimes devait se révéler, malheureusement, bien plus considérable qu'on ne pouvait le penser. A minuit, on avait retiré des décombres quinze cadavres, dont un seul put être identifié, ce qui, avec les quatre morts reposant depuis la veille dans les hôpitaux, porte le nombre des victimes identifiées à cinq. Soixante-huit disparus étaient signalés d'autre part. Le funèbre bilan s'élèverait donc à soixante-treize morts. Avec les blessés, cela fait une centaine de victimes. Affreux bilan qui n'est que provisoire et dont on ne peut, hélas pas même se dire qu'il n'est dû qu'à la fatalité. La scandaleuse, l'inconcevable insuffisance des moyens matériels mis à la disposition des pompiers de l'immense cité en partie la cause, c'est indiscutable, et de la grandeur du sinistre et du nombre de ses victimes. N'est-il pas indispensable qu'une enquête approfondie mette au jour les responsabilités d'une si extraordinaire carence, et que des mesures immédiates soient prises pour y porter remède ?...