Extrait du journal

Tandis que tous les traitements civils s'élevaient avec le prix de la vie, les traitements militaires, eux, restaient immuables --ou presque. Alors on' assiste à la détresse affreuse que,je viens de dire et à quelque chose de pire au déclassement de toute une élite, à l'abaissement de toute une profession. Par exemple, un employé civil du génie touche plus'; que son chef hiérarchique, même si celui-ci est capitaine du 4e- échelon il Il '1492 fr. '50 par mois tandis que le capitaine n'en a que 1.045. Un casernier, qui touche 773 francs par mois a une solde supérieure à un lieutenant qui ne touche que 761 francs. Un simple sergent de vJlle à Paris débute à 7. 830 francs par an tandis qu'un adjudant-chef, après de nombreuses annéesee service, n'arrive qu'à unb solde annuelle de 7.300 francs. Quant aux simples adjudants, ils touchent un traitement moindre que celui d'un balayeur muEt je ne parle pas des déplacements fréquents et onéreux que, bon gré mal gré, il faut subir. Je ne parle pas de la nécessité d'avoir yne tenue propre. Je ne parle pas de l'impossibilité, une- fois le service terminé, de s'adonner à une autre occupation, ù un autre emploi. On imagine à quel résultat aboutit lv misère ainsi infligée à toute une armée.,...