Extrait du journal

Les « personnalités » qui président généralement aux destinées de la musique populaire en province ne voient là qu'un moyen de plus pour accroître leur popularité. Les banquets — ces inévitables banquets — leur permettent de placer de pompeux discours où, suivant l'adage latin, on se couvre mutuellement et abondamment de fleurs. On fait, en somme, de la politique étriquée de chef-lieu de canton où l'élément pompier n'est jamais tout à fait absent. En accaparant ainsi à des fins électorales les groupements choraux ou instrumentaux, la politique a astreint l'art musical populaire a ce nivellement par le bas qui est la hantise sociale contemporaine. On se sert de la musique, on ne la sert pas et on dessert même étrangement le goût populaire....