Extrait du journal

Mais passons. Ce que je voudrais étudier ici, parce que c'est ce qui m'a frappé à l'audition de ces deux pièces, ce sont les raisons de la curieuse impression qu'elles ont produite sur la majeure partie du public. Qu'on le veuille ou non, et sans que les écrivains qui les ont conçues y soient pour rien, malgré eux-mêmes sans doute, (je pense surtout à Maeterlinck), cette impression est celle de livrets d'opéra exécutés sans la musique. On a même vu, à l'Odéon, l'acteur chargé du rôle de Golaud, un très bel artiste et très probablement musicien, intercaler dans son débit, involontairement, des fragments de la déclamation quasi psalmodiée de Debussy,- si expressive, si naturelle qu'il semble qu'on ne puisse plus aujourd'hui se dégager de son emprise. Il me paraît tout à fait impossible qu'il n'ait pas connu la partition....