Extrait du journal

Lors de la fermeture du théâtre, Ducis devait à ses acteurs, à l'orchestre, aux choristes, aux employés, deux et trois mois d'appointements. La situation, à ce moment, était inextricable. D'un côté, le ministère enjoignait à Ducis d'avoir à reprendre immédiatement les représentations, sous peine de se voir déchu de son privilège; de l'autre, Ducis, qui n'était pas encore en faillite, faisait, pour lâcher de s'exonérer autant que possible, tous ses efforts en vue d'opérer la cession de ce même privilège à ses créanciers, et ni l'un ni les autres ne pouvaient aboutir à un résultat. Pendant ce temps, les artistes ne se trouvant point légalement dégagés envers une administration qui, on fait, n'avait pas cessé d'exister, étaient dans le plus grand embarras. Les uns intentaient à Dueis des procès en résiliation de leurs engagements, tandis que tes autres se bornaient à reprendre tranquillement leur liberté 6t s'en allaient à droite et à gauche, si bien qu'en peu de jours le personnel se trouvait complètement débandé. Choltel et Boullard allaient donner des représentations à Rouen, Moreau-Sainti à Lyon, MUe Prévost à Amiens et à Cambrai, tandis...