Extrait du journal

gouvernement de la France. Je ne crois donc pas calomnier M. Véron en disant que le succès est son Dieu ; je ne pense pas le blesser davantage en ajoutant qu’il est un des amateurs les plus passionnes des aises de a vie, et m» nie en l’appelant un fanfaron d’népicuréisme. J irai plus loin ; j'oserai flatter la vanité secrète de M. Veron. Homme d affaires et de plaisir, dans sa loge à 1 Upcra, sur le pennon du café de Paris, ou dans les salons du prince Louis-Bonaparte, protecteur des ministres, familier des artistes, et s'avançant dans le monde, avec I aplomb quelque peu effronté d'un spirituel parvenu, au milieu d un horloge de clins accourus de la politique, du théâtre, des lettres et d’ailleurs,—M. Véron, ce me semble, est, dans notre temps, le dernier rejeton d'une classe d'hommes aujourd’hui disparue. Je veux parler de ces financiers si ianu'ux de 1 ancien régime, hais, moqués, mais enivres de puissance et de jouissances, qui ont été fouettés par la comédie sur le des de Turcaret, mais qui avaient reçu les hommages du grand roi humilié dans la personne de Samuel Bernard, et dont on se représente volontiers l’idéal sous les traits d’un gros fermier général du dix huitième siècle donnant a souper a des comédiennes et a des philosophes....