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Le Midi socialiste, 6 mars 1939

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Le Midi socialiste
6 mars 1939


Extrait du journal

NOS camarades ont lu, dans le « Populaire » d'hier matin, la lettre adressée au président du Conseil par le groupe par lementaire. Elle rencontrera, j'en suis sûr, l'approbation una nime du Parti comme elle a recueilli le vote unanime du groupe. Quant au gouvernement, je sais bien quelle serait, de sa part, la mieux venue des réponses : ce serait « l'initiative prompte et har die » que nous lui demandons. Le groupe a fait ressortir avec une force d'argumentation sans réplique la nécessité ET L'URGENCE de cette initiative. D'un jour à l'autre, la France peut se trouver en présence de l'ULTIMATUM mussolinien. Le gouvernement, le Parlement, l'opinion, lui ont déjà opposé d'avance une fin de non-recevoir catégorique, absolue. Les « revendications particulières » de l'Italie aboutissent donc, par la force des choses, à un « conflit particulier » qui, lui-même, peut conduire rapidement à l'affreuse alternative de l'automne dernier. Ainsi, sur le plan des « revendications particulières », pas de solu tion admissible, et peut-être pas de solution du tout. Si l'on se place au contraire « sur le terrain d'un règlement d'ensemble », si l'objet de la négociation générale devient « l'organisation politique et économique de la paix désarmée », alors la situation se transforme comme par enchantement. Toutes les conversations deviennent possibles, toutes les tractations deviennent concevables. Un peu ple peut consentir à l'espoir d'une paix stable, juste, confiante, ce qu'il refusera obstinément à la menace, à la violence guerrière fortifiée de ses abandons. J'ajoute que l'initiative réclamée par le groupe n'est pas moins OPPORTUNE qu'elle n'est URGENTE. Depuis quelques semaines, en dépit de la chute de la Catalogne et de la reconnaissance incondi tionnée de Franco, les dictatures totalitaires ne traversent pas une « passe » absolument favorable. Je note les faits pêle-mêle : réveil de l'esprit public en Angleterre et en France ; révolutions de palais en Yougoslavie et même en Roumanie sous la pression des opinions nationales ; commencement d'évolution politique en Hongrie ; évo lution déjà sensible en Pologne ; démarches de l'Angleterre en Eu rope Centrale et vis-à-vis de la Russie soviétique. Je cite à part deux événements plus considérables encore : la position prise par le président Roosevelt et par le peuple américain ; l'élection pontifi cale. Ainsi l'initiative qui est URGENTE, en ce sens qu'elle pourrait aujourd'hui prévenir l'apparition ou le développement d'un conflit aigu, est pareillement opportune en ce sens que, dans les circons tances présentes, nul ne pourrait l'attribuer à « la faiblesse et à la peur ». Prise aujourd'hui, nous n'avons pas à redouter qu'elle livre les puissances démocratiques et pacifiques à l'exigence des dictatures totalitaires. Prise aujourd'hui, nous pouvons espérer qu'elle conduise à un résultat positif. Car, pour les dictatures totalitaires, l'accepta tion actuelle répondrait à un intérêt et le refus représenterait un risque. Quant à la France, elle ne peut encourir aucun risque, puis que aucun autre intérêt ne la meut que la Paix....

À propos

Lancé en 1908 sous le patronnage d'A. Bedouce, député SFIO, Le Midi socialiste était un quotidien de gauche édité à Toulouse. En 1910, Vincent Auriol en devient le rédacteur en chef. Malgré ses vélléités de grand quotidien régional, Le Midi socialiste se vendait essentiellement dans Toulouse même, où son tirage était par ailleurs relativement faible.

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