Extrait du journal

Les conditions de l'armistice, guc Za presse publie aujourd'hui, vont paraître très dures et humiliantes. Elles le sont. A ceux qui regimberont contre, proclamant qu'ils n’acceptent pas ça, qu’il est. impossible de l’accep ter, nous demanderons simplement ce qu’ils auraient fait, eux, à la place du gouvernement. Sans doute seraient-ils partis à Londres, ou en Afrique, ou en Amé rique, et de ce refuge, auraient-ils assisté à l’occupation de tout le pays et à sa mise en servitude, tout en recommandant aux derniers Français de résister jusqu’à la mort ? Une lectrice, demeurée encore belliciste, même après avoir vu — car elle est toulousaine et j’imagine qu’elle a parcouru ces jours-ci les rues de Toulouse — Censuré veut encore que la France se sacrifie pour l'Angle terre. Hélas ! comment ne voit-elle pas que c’est justement ce que nous venons de faire et qu’il n’y a plus moyen d'aller plus loin dans le sa crifice, même pour sauver la France seulement ? Nous avons m’écrit cette lectrice, en engagement solennel avec la Grande-Bretagne : « A la vie, à la mort ». C'est vrai. Mais c'est à la Grande-Bretagne qu’il faut le rappeler. C'est elle qui est en vie. Censuré La même lectrice redoute que notre capitulation en affaiblissant la démocratie, fortifie le fascisme....